Les larmes d'un fantômes

[Allez, je vais être gentille, pour le moment.]

La pluie l’avait rendue de bonne humeur, d’autant plus qu’on lui avait annoncé l’arrivée d’un nouvel élève. Plongée dans une intense réflexion, une souris était venu lui murmurer qu’un jeune homme, le fameux nouveau, était assis au bas des marches et qu’il semblait attendre. Elle avait quitté sa chambre et l’avait observé tapis dans l’ombre. Elle ignorait son don exacte mais elle savait que, contrairement à Dark, elle pouvait le toucher.

Mais pour l’heure, il fallait lui montrer qu’ici c’était elle qui faisait la loi. Façon de parler bien entendu. Elle ne s’était jamais battue et ne s’était jamais énervée contre personne. Mais elle espérait ou peut-être, exigeait, un certain respect. Après tout elle était la plus ancienne élève ici, si on omet le directeur qui n’est pas un élève d’ailleurs.

Elle émit un petit grognement et, quelques seconde plus tard son chat arriva. Il suffit d’un regard pour que ce dernier court vers le jeune homme et vienne se frotter à ses jambes. Il miaula plusieurs fois, pour n’importe qui ça ne signifiait rien, mais pour Melody ça signifiait beaucoup, elle sortit de l’ombre et commença à courir, rapidement, mais sans bruit. A deux marches du jeune homme qui devait être occupé à regardé son chat, elle prit son élan et lui sauta par-dessus.

Pour le moment, il ne voyait que son dos, ses cheveux tombant dans le dos elle ne les avait pas attachés. Elle portait une robe fine beige découvertes aux épaules mais les manches qui tombaient jusqu’au poignets. Elle se retourna enfin et observa la nouveau.

Il n’avait sans doute pas eut peur, peut-être été surpris tout au plus. Il devait avoir le même âge qu’elle. Elle regarda son chat puis ses propres chaussures. Le chat vint tout de suite aux pieds de sa maîtresse et ne bougea plus. Elle se baissa puis lui fit un petit câlin. Elle releva la tête et regarda, à nouveau le nouveau. Elle n’avait toujours pas sourit mais ne faisait, non plus, pas la tête. Neutre tout simplement.

« Bienvenue. Moi c’est Melody et, à voir tes yeux, on doit être dans la même tour. »

Elle baissa de nouveau la tête, fit un clin d’œil au chat qui disparut par une salle sur les cotés dont la porte était entre-ouverte. En réalité, elle n’avait pas l’habitude d’acceuillir les nouveaux. Mais là, il pleuvait donc ça la réjouissait, donc elle pouvait bien faire un effort.

« C’est pas trop un temps ni trop l’heure idéale pour arriver, n’est-ce pas? »

Ça pouvait paraître niais et ça l’était, mais quand on connaissait la jeune femme on savait qu’il lui avait fallut beaucoup pour dire ça. Pour ne pas faire de moue, pour venir accueillir un nouveau. Puis, se souvenant du rapport qu’on lui avait fait, elle le questionna encore.

« C’est quoi les cristaux que tu as ramassé tout à l’heure? Une vitre à éclaté avec le temps? »

Elle l’observait. Il lui avait toujours dit que, bien que pas très loquace, elle avait cette façon de regarder le gens qui voulait tout dire. Sans un mot elle disait pourtant tout. Et là, elle lui demandait, simplement, à qui il pouvait bien parlé, et si son chat avait dit la vérité…. Il semblerait que oui. Donc son don était de parler aux fantômes? Jérôme n’était pas un fantôme, il n’avait plus rien à accomplir dans ce monde, il ne pourrait donc pas lui parler.

Elle se souvient avoir espérer, longuement que son don change, qu’elle puisse ressusciter les morts, qu’elle puisse le ressusciter lui, mais elle s’était rapidement rendue compte que c’était impossible, qu’elle communiquait avec les animaux et voilà tout.

On aurait pu penser qu’elle avait toujours Jémo, mais justement ce petit bonhomme, des plus mignon soit dit en passant, lui rappelait tant son père. Et combien la vie était dure sans lui. Mais pour l’heure, il fallait se concentrer sur le jeune homme qui était en face d’elle.

Elle analysa quelques secondes ce jeune homme, collectant tout ce qu’elle pensait savoir sur lui. Donc, son don, parler et voir les fantômes en bref interagir avec eux. Dans la même tour qu’elle, donc 19 ans, sans doute, plutôt mignon, elle devait l’avouer, il avait l’air assez intelligent.

Elle ne réussit pas à sourire à sa remarque, c’était, plus ou moins drôle pourtant mais ça ne valait pas un sourire bien qu’une étincelle dans ses yeux avait, tout de même naquit.

Mais lors de son tour, elle marqua un recul devant sa propre ombre. Il ignorait sans doute le passé de la jeune femme et ses yeux, plutôt rieurs avant, étaient devenu sombre. Elle les ferma et se concentra sur des choses heureuses. Comme si ils avaient compris qu’elle avait besoin d’une certaine aide, quelques animaux virent en renfort. C’est ainsi qu’un aigle, sorti de nulle part vint se pose sur son épaule et posa sa tête contre le joue de Melody, une sourit, quand à elle, lui massa la nuque, et son chat, lui miaulait tout en se frottant aux jambes de sa maîtresse. Ses yeux toujours clos ne laissait transparaître rien. Ses poings étaient serrés comme lorsqu’on tente de contenir une colère. Cela dura une trentaine de secondes puis elle rouvrit les yeux, comme si de rien n’était.

Flatta chacun des animaux qui repartirent aussitôt après. Elle n’avait, même pas, eut le temps de regarder les cristaux. Elle les observa quelques secondes, se concentrant pour ne pas regarder son ombre. Puis elle détourna le regard et elle observa une des fenêtre et la pluie à travers la fenêtre.

« Je, excuse moi, mais lorsque j’étais toute petite, j’étais comme tu as matérialisé mon ombre. Aujourd’hui je suis ici, non pas en espionne je te rassure, mais on m’a aidé à quitter cet endroit. Le seul problème est que, mon bienfaiteur, n’est plus. Et donc chacune des secondes que je passe sans ce bienfaiteur est un combat perpétuel contre ma première nature. »

Puis, changeant totalement de sujet, elle fit semblant de s’intéreser aux cristaux. Fallait bien trouver une idée et c’était la seule qui lui était venue. Mais c’était aussi par curiosité qu’elle voulait parler de ça, en effet, une chose, à ce sujet, la questionnait plus que les autres. Plus que le fait qu’il puisse s’adresser, voir, en bref interagir avec les fantômes. Elle le regarda encore quelques secondes puis elle lui posa cette question.

« J’imagine que c’est rare qu’un fantôme pleure, mais pourquoi lorsqu’il pleur ce sont des cristaux et non pas du liquide? »

Après tout, c’est vrai. Les fantômes sont des humains morts alors pourquoi ne pas pleurer des larmes liquides comme les hommes. Ou, du moment qu’ils pleurent des larmes, pourquoi se cristallisent-elles, et à quoi cela peut-il bien servir? Que ça soit rare c’est bien mais inutile c’est stupide. Du moins c’était l’avis de la jeune femme. Autant elle n’aimait pas ne pas bouger, autant elle n’aimait avoir des choses sans utilité. Même juste pour faire joli c’était une utilité selon elle, mais il fallait que ça soit dit. Si on lui disait que ça ne servait à rien, elle n’était pas contente. Pas en colère, mais elle ne s’intéressait pas à la chose, en tous les cas.

[Ben, puisque c’est à moi…]

Le revoir, même en fantôme. Lui parler, c’est certes très tentant mais impossible. Elle l’avait déjà perdu une fois et ne voulait plus jamais revivre ça. D’autant plus qu’elle ignorait, totalement, en quoi consistait le fameux rituel. Si c’était dangereux…. Elle s’apprêta à lui répondre lorsque Matthew fit son entrée. Elle dut s’empêcher de lui tendre un croche pied, c’est vrai que pour un directeur faire une arrivée en tombant n’était pas des mieux vus.

Enfin, ça serait, sans aucun doute, pour une prochaine fois. Elle ne le regarda pas chercher le nom, elle se souvenait son arrivée à elle ou, il avait, aussi cherché le nom. Elle avait voulu rire mais c’était retenue sous le regard désapprobateur de Jérôme. Mais maintenant qu’il n’était plus là, si elle regardait Matthew s’amuser à chercher le nom, elle aurait rit, sans aucun doute. Enfin le ridicule ne tuais pas, la preuve en était.

Elle avait tourné la tête et parlait avec une souris qui se cachait de Matt. Elle avait beau lui expliquer qu’il ne lui ferait pas de mal, mais elle ne voulait pas la croire.

Elle le regarda à nouveau lorsqu’il parla à Imathiel. Elle connaissait ce regard et c’était voix. Lorsqu’il s’adressait à elle sur ce ton, elle frissonnait. Ce qu’il ne manqua pas de faire. Malgré l’air coupable qu’elle optait devant lui, c’était impossible de faire autrement devant lui, elle eut les yeux plein de malices. D’autant plus qu’il l’avait vouvoyée cette fois-ci. Il était sérieux.

Le casier de Dark, un bon coup, il fallait l’avouer. Et ses amis s’étaient grandement amusés. Il n’avait, peut-être, pas encore vu le carnage et Matt, n’avait sans doute, pas constaté par lui-même la bêtise de son élève. Il savait tout, sûrement un truc avec ses pouvoirs ou elle ne savait quoi. En tous les cas il savait presque toujours tout.

Elle mit les mains dans les dos, regarda le sol, fit semblant de shouter une pierre invisible et alla s’asseoir à coté de Matt. Elle soupira puis le regarda.

« Disons que j’avais un compte à régler avec lui, et vu que je ne peux pas le toucher… »

C’était toujours aberrant de voir que la jeune fille connaissait les pouvoirs des gens, souvent, avant qu’ils les disent. C’était simple, elle avait des espion, soit aillés, soit à quatre pattes qui se baladaient dans le bureau de Matthew. Elle avait, très souvent, des rapports.

« Et tu me connais quand j’ai une idée en tête… », avait-elle rajouter en chuchotant.

Si, si, elle le tutoyais, vous rêvez pas. On ne puisse pas dire qu’il adorait ça, c’était certain. Mais elle le connaissait depuis si longtemps. En réalité, il l’ignorait, elle le considérait comme son frère, son confident en quelques mots, si lui aussi il disparaissait, pour l’heure, elle ne répondrait plus de rien.

Elle posa ses bras sur ses genoux puis sa tête au creux de ses bras. Elle continuait d’observer le nouveau. Sa première réprimande. C’était jamais simple, mais il fallait un début à tout. Pour elle, c’était rare qu’un semaine se passe sans une réprimande de la part du corps professoral.

Elle regarda à nouveau Matt, en se demandant pourquoi il ne travaillait pas à cette heure-ci, qu’est-ce qu’il faisait ici? C’était si urgent de venir les gronder? Ou alors, il en avait marre, comme souvent, de s’occuper de la paperasse? Sûrement la dernière proposition… Elle semblait s’ennuyer. Lorsque Matt était là, elle faisait moins la folle furieuse que d’habitude. Non elle était pratiquement, complètement sage….

*Je pourrais, comme diversion proposer de faire la visite des lieux au nouveau. Mais il a, peut-être, des questions à poser au directeur….*

Le ménestrel fantomatique n’eut jamais l’air aussi terrifiant de toute sa non vie, et le regard noir qu’il lançait vers son protégé en disait long sur son idée de permettre a quelqu’un de voir les fantômes, et puis, il ne fallait pas oublier qu’il savait que l’enceinte de l’école n’était pas un lieux ou l’on pouvait faire revenir les esprit, car le risque qu’une âme damnée se pointe n’était pas a oublier.

Ainsi, Klinya croisa les bras, reprenant une allures plus humaines, un rire léger s’éternisa hors de sa bouche alors qu’il retourner faire du cheval sur le lustre, d’ailleurs le lustre hochait légèrement trahissant la présence de l’esprit. Le jeune homme lui resta sans voix devant les agissements de son protecteur, soupirant légèrement il se contenta de tourner son regard vers Mélody, haussant les épaules, comme s’il avait déjà prit la responsabilité de lui permettre de revoir cette personne mentionnée plus tôt.

Mais quelques chose l’empêcha d’aller plus loin, Klinya gémis bruyamment se vautrant lamentablement du lustre pour atterrir la face la première par terre, il du remettre son bonnet a pompons et dans un bruit de grelots, il pointa du doigt une direction que Imathiel ne suivit pas.

Et lorsque la voix du professeur s le nouveau venu faillit avoir une crise cardiaque, tournant les yeux vers lui, Imathiel soupira légèrement remarquant qu’il n’avait rien de terrifiant et qu’au contraire, il semblait émaner de lui lumière et bonté. Il se contente de sourire légèrement tâchant de paraître le plus poli possible, se redressant pour s’afficher devant lui, avec le plus de convenances possible.

Lorsqu’il s’adressa a Klinya, le fantômes eut un large sourire, et dans un mouvement qu’on aurait tout d’abord pu croire de gracieux, il s’arracha la tête et l’éloigna de son corps, comme un gentleman de l’ancien temps qui retiré son tricorne dans sa révérence. Imathiel ne peut se retenir de rire, malgré le fait qu’exibher ainsi un coup trancher n’avait rien de très gracieux.

- Pardonnez Klinya monsieur, ce n’est qu’un simple ménestrel qui s’ennuie dans sa mort

- Dois-je rappeler que je m’ennuie parce que tu n’as pas trouvé mieux que de te faire ensorceler par un homme? Et que je suis responsable de toi jusqu’à ton dernier souffle?

Se tournant vers Matthew, le fantômes visse sa tête sur ses épaules, et s’approche de quelques pas du directeur, prenant une attitude fier et solennel.

- Monsieur, Imathiel croyait agir justement sachez le, quant a son pouvoir, et aux Ombres, je puis vous assurer qu’il n’a pas d’autre magie en lui que celle du mal, soyez certain qu’il sera un élève obéissant, j’y veillerais

Imathiel soupire légèrement se contentant de regarder le livre avec un air plutôt impressionné, d’ailleurs, il tenta d’agir de la même manière que le directeur, se tient comme lui, marmonne la même chose, mais seul un cure dent apparaît puis disparaît aussitôt… essaie manqué. Il se concentre finalement vers les deux personnes, souriant légèrement au deux, sa timidité l’empêchant d’en dire d’avantage. C’est Sklinya qui vint se poster derrière lui, lui envoyant un coup de pieds dans les fesses pour le faire avance, venant finalement lui murmurer quelques mots que personne à part Imathiel ne put entendre, pas même les animaux.


- Heu… Mélody, je suis désolé d’avoir faire vivre ton ombre, et de m’être servit de mes pouvoirs pour te faire trouver les larmes de fantômes un peu plus impressionnantes, Monsieur, je suis navré aussi de n’avaoir que cette magie là a disposition, mon destin aurait dût être tourné vers un coté plus obscur, mes pouvoirs le prouvent, mais soyez assurés, que je ne suis partisan du chaos.
-Bien parlé p’tit gars!