Kaina se réveilla quelques heures plus tard, les membres engourdis par sa mauvaise position sur le fauteuil. Ses yeux papillonnèrent quelques instants et se posèrent sur l’étagère en face d’elle. Les coffres étaient là, elle éprouvait une anxiété à les laisser dans cet endroit, mais il était encore le plus sûr qu’elle connaissait ici. Elle s’étira en étouffant un profond bâillement puis se redressa. A l’extérieur, la lumière avait déjà commencé à s’enfuir, la pénombre lui permettait toujours juste de distinguer les arbres qui entouraient, tel une muraille, le domaine.
Automatiquement elle se dirigea vers l’étagère, sa main effleura à nouveau les coffres avec une envie irrésistible de les ouvrir. Elle aimait cette sensation mais pria intérieurement pour qu’elle y résiste jusqu’au moment où…
Kaina secoua la tête, puis tourna les talons, rompant définitivement le contact avec le bois.
*Faites que je ne sois jamais obligée de les ouvrir…*
Pour le moment, elle devait aller faire part de ce qu’elle avait vu dans les remparts naturels de l’Est au directeur.
Kaina ne l’avait pas même encore rencontré lors de son arrivée à l’école, elle avait pourtant une vague idée de l’endroit où se trouvait son bureau.
*Pourvu qu’il y soit.*
Elle sortit et se plaça face à la porte, leva la main puis elle ferma les yeux. Paupières closes, son esprit fit le vide autour d’elle, seule la porte existait. Elle forma mentalement un voile entre la porte et le reste du couloir afin qu’elle seule puisse l’ouvrir.
Le charme était de haute protection, aussi sa vue se brouilla un petit fragment de seconde avant de redevenir aussi nette qu’auparavant puis elle se mit en route.
D’un pas sûr elle traversa l’aile nord, pour enfin arriver dans le couloir du bureau des directeurs. Elle passa sans un regard devant la plaque dorée «Valentine SunDark» et stoppa sa course devant la porte juxtaposée.
Pour une première entrevue, elle n’allait pas y aller de main morte.
Kaina frappa à la porte attendant une réponse… mais la craignant en même temps.