Les sages ne s’étaient pas trompés, une fois de plus. Kaina était rentrée au château tête baissée, trop bouleversée par ce qui venait de se dire aux confins d’une grotte perchée aux abords d’une falaise. Par chance elle n’avait croisé personne entre le parc et les escaliers qui la séparaient de sa salle. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle soupira, constatant que rien n’avait changé depuis ces quelques semaines et pourtant, il régnait un étrange et pesant silence entre ces murs. Elle passa sa main sur une étagère où était disposées toutes sortes de boîtes, elle en retira une fine pellicule de poussière.
Au moins personne ne s’était aventuré dans sa zone. Kaina laissa tomber son sac à terre, qui atterri dans un bruit sourd. Si seulement elle avait pu être aussi sourde ces derniers jours…
Hélas rien n’était facile et surtout pas en ce moment. Elle ne savait pas si quelqu’un avait remarqué son arrivée, à vrai dire elle s’en moquait éperdument, son esprit avait pour unique activité que de ressasser les paroles résonnantes des montagnes.
Tandis qu’elle regardait par la fenêtre, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas encore ôter son long manteau de fourrure. Doucement et délicatement, elle fit glisser le doux vêtement et le posa sur le dossier du fauteuil non loin d’elle. Hormis ces meubles la pièce était presque vide, et communiquait avec une salle plus grande où elle devrait donner ses cours.
Epuisée par le voyage, Kaina se laissa tomber de fatigue dans le fauteuil. Puis c’est vaincue par Morphée, qu’elle dériva jusqu’au pays des songes, un autre monde certes, mais où le mal était présent quoique l’on fasse.